les récifs coralliens risquent de "disparaître" dans les 10 à 50 ans

La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) veut montrer que les crises environnementales affectant la planète sont « toutes interconnectées ». Les coraux ne sont pas menacés exclusivement par le réchauffement des océans mais également par la pollution ou la surpêche.

Les récifs coralliens risquent de « disparaître » dans les 10 à 50 ans, alertent ce mardi 17 décembre des experts du monde entier, mandatés par l’ONU, dans un rapport de référence.

Ils affirment que nos modes de consommation et d’alimentation causent des crises « interconnectées » pour la biodiversité, le climat et la santé, menaçant la survie d’écosystèmes essentiels comme les coraux.

Leur message: les crises affectant la planète sont « toutes interconnectées » et les coraux illustrent parfaitement cette problématique.

« L’écosystème le plus menacé »

« Le danger est réel que nous résolvions une crise en aggravant les autres », explique Paula Harrison, une coautrice principale.

Les récifs coralliens illustrent spectaculairement l’avertissement: ils ne sont pas menacés exclusivement par le réchauffement des océans.

« Même si l’on résolvait le problème climatique, des récifs coralliens resteraient affectés par la pollution, la surpêche et d’autres menaces », pointe la professeure américaine et coautrice principale Pamela McElwee.

Résultat: les coraux représentent « l’écosystème le plus menacé » sur Terre et « pourraient disparaître à l’échelle mondiale dans les 10 à 50 ans », conclut ce rapport.

Ne pas s’attaquer « exclusivement » au changement climatique

Ces conclusions, adoptées par près de 150 pays réunis en Namibie, sont le fruit de trois ans de travaux par 165 experts du monde entier regroupés dans la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).

Ces scientifiques de premier plan – équivalent pour la biodiversité des experts du Giec mandatés par l’ONU sur le climat – énumèrent dans ce rapport dit « Nexus » les liens entre biodiversité, eau, alimentation et santé.

Page après page, ils avertissent des conséquences néfastes de vouloir régler un problème sans penser aux autres, par exemple en s’attaquant « exclusivement » au changement climatique en ignorant les effets sur la nature. Certaines solutions climatiques peuvent « avoir un coût pour la biodiversité », martèle la professeure Pamela McElwee.

Ainsi planter des arbres pour absorber plus de CO2 peut nuire à l’écosystème local si les espèces sont mal choisies, ou réduire les surfaces pour faire pousser ce qu’on mange. Certains champs d’éoliennes, bonnes pour le climat, peuvent augmenter la mortalité des oiseaux ou des chauve-souris.

Des solutions aux « multiples effets bénéfiques »

À l’inverse, des solutions cochent toutes les cases. « Réduire la surconsommation de viande » est cité en exemple parmi 71 « réponses » proposées permettant d’avoir de multiples effets bénéfiques.

« Parmi les bons exemples, on peut citer les zones marines protégées qui ont associé les communautés à la gestion et à la prise de décision », souligne Pamela McElwee.

« Ces zones ont permis d’accroître la biodiversité, d’augmenter l’abondance de poissons pour nourrir les populations, d’améliorer les revenus des communautés locales et, souvent, d’augmenter les revenus du tourisme ».

Les experts citent les financements de la ville de Paris pour encourager des agriculteurs à adopter des pratiques plus durables, avec à la clé des bénéfices sur la santé et l’environnement, et potentiellement une facture réduite pour le traitement des eaux.

En Californie, une interdiction du brûlage des chaumes de riz devait d’abord améliorer la santé respiratoire des habitants. Mais le recours à l’immersion de ces champs l’hiver a aussi permis de restaurer l’habitat de saumons.

Au-delà de ces préconisations consensuelles, les spécialistes – dont les conclusions sont approuvées politiquement par les représentants des pays – ont peiné à s’accorder sur d’autres sujets.

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