les mobilités douces à l'honneur au CES 2025

Au CES 2025, face aux constructeurs de véhicules électriques, des startup cherchent à convaincre de passer à la mobilité douce, en rivalisant d’idées.

Après la trottinette sur terre ou la planche sur mer, de jeunes entrepreneurs mettent l’électrique au service des déplacements individuels sur neige avec skis auto-tractés et skates tout-terrain.

Déjà surfeur et snowboarder, Edouard Aubert s’est mis au skate durant la pandémie, attiré par les routes désertées.

« Vu que je suis ingénieur, j’ai vite mis un moteur dessus », glisse-t-il, malicieux, dans un stand du salon de la technologie grand public CES, à Las Vegas. « Mais il nous fallait plus. Le goudron ne nous suffisait plus, le tout-terrain non plus. Il nous fallait du sable, de la neige. »

Faire du tout-terrain un moyen de se démarquer

Si les marques de skates électriques se comptent par centaines, « pour faire du gros tout-terrain, il n’y avait rien », avance Adrien Ladan, directeur général et ancien camarade d’études d’Edouard Aubert.

Les deux Girondins se lancent et créent SQ-Motors pour développer une planche à trois grosses roues qui n’aura peur d’aucune surface, le Sternboard, capable d’aller au-delà de 60 km/h sur piste.

Au départ, ils ont surtout pensé au sable, mais « pour s’amuser », ils développent un modèle à chenille, qui leur vaut des retours positifs, au point d’en vendre récemment six à une station de ski des Pyrénées, La Pierre Saint-Martin. Aux 3.000 euros environ de la configuration de base, il faut en ajouter 1.000 pour les équipements neige.

« La version neige n’a pas vocation à dévaler les pistes, à remplacer le snowboard », explique Edouard Aubert. « C’est plus pour la promenade, les pistes de ski de fond. »

La station va tester les deux configurations, hiver et été, avec chenilles et mini-skis sur les deux roues avant, puis sans, pour une utilisation quatre saisons.

Deux bordelais démocratisent la glisse dans le désert

Côté sable, des fonds qataris ont pris langue avec les deux Bordelais, « parce qu’ils sont en train de démocratiser la glisse » en milieu désertique, relate Edouard Aubert, qui annonce la production en série du Sternboard pour cette année.

Jusqu’ici, les deux fondateurs ont fabriqué eux-mêmes les quelques dizaines de modèles sortis de leur atelier, « pour améliorer le produit et assurer la fiabilité », car « on est sur le plus haut de gamme qui existe ».

« L’idée, c’est d’ouvrir des terrains de jeu encore inaccessibles », professe-t-il.

Quant au Sternboard classique à roues, « on a eu pas mal de demandes d’agriculteurs, qui se baladent sur leur exploitation », révèle Edouard Aubert. « On en est déjà au cinquième. »

A Las Vegas, Nicola Colombo est lui venu avec son E-Skimo, un ski de randonnée au concept proche, selon lui, du vélo électrique. Le ski de randonnée consiste à monter la pente à ski et non par remontée mécanique, avant de la descendre.

Lorsque le randonneur se déplace, un moteur met en mouvement une bande de tissu, sorte de tapis roulant situé sous le ski, qui est emmené vers l’avant, épargnant les mollets et les cuisses.

Capable d’évaluer la pente et la position d’un ski par rapport à l’autre, le système utilise l’intelligence artificielle pour calibrer l’assistance en fonction de l’utilisateur et de son rythme. Le moteur s’arrête dès que le skieur a fini son geste, la jambe en extension vers l’avant. Une fois arrivé en haut, la bande de tissu, le moteur et la batterie se démontent et le randonneur peut descendre avec des skis ordinaires.

Multiplier la pratique du ski randonnée

« L’idée m’est venue un jour sur les pistes », se souvient cet entrepreneur. « J’avais emmené des amis faire du ski de randonnée, mais j’ai réalisé qu’ils ne prenaient pas de plaisir parce que l’effort physique était trop intense. »

Le ski de randonnée est en effet, dans sa pratique ordinaire, un loisir plus exigeant que le ski de piste.

Avec l’E-Skimo, « on réduit l’intensité pour ouvrir la pratique aux gens qui sont moins en forme », décrit Nicola Colombo, dont la société suisse, E-Outdoor, cherche à nouer un partenariat avec un fabricant de ski.

Même si la production n’a pas débuté, il imagine un prix de vente « autour de 1.500 dollars », soit pas loin du double du prix moyen de skis de randonnée sur le marché.

Sur plat, la puissance des e-skis permettrait de se déplacer sans faire usage de ses jambes, comme le montre Nicola Colombo lors d’une démonstration sur une patinoire de Las Vegas. Mais « ce n’est pas pour ça que nous l’avons conçu », rétorque-t-il, attaché à « maintenir un exercice » physique.

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