A quelques jours de l’investiture de Donald Trump, le lobby européen de l’automobile appelle l’Union à tout faire pour éviter un conflit commercial avec les Etats-Unis.
Les constructeurs automobiles européens ont appelé l’Union européenne ce jeudi 16 janvierà éviter un « conflit commercial » avec les Etats-Unis, à quatre jours de l’investiture de Donald Trump.
Craintes face au protectionnisme américain et chinois
Une guerre commerciale pourrait « faire souffrir considérablement » le secteur, a souligné Ola Källenius, le patron de Mercedes et nouveau président de l’Association européenne des constructeurs automobiles (Acea), lors du salon de l’auto de Bruxelles.
Donald Trump, qui va être investi président des Etats-Unis lundi, a menacé à plusieurs reprises d’augmenter drastiquement les droits de douane sur les produits européens.
Durant la campagne, le républicain s’était maintes fois engagé à « voler les emplois d’autres pays ». « Je veux que les entreprises automobiles allemandes deviennent américaines », avait-il même lancé en septembre.
« Il y a eu des déclarations », mais « la nouvelle administration (américaine) prend ses fonctions la semaine prochaine », a tempéré Ola Källenius.
Dans un courrier adressé à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, le lobby automobile européen exhorte l’UE à « tenter d’éviter un conflit commercial potentiel ».
« Plus les marchés sont libres et ouverts, mieux c’est pour l’industrie automobile européenne », a souligné Ola Källenius devant des journalistes, en mentionnant les Etats-Unis et la Chine.
Pour le constructeur allemand Mercedes, le marché américain représentait environ 15% de ses ventes de voitures dans le monde en 2024.
« Flexibilité » sur les normes CO2
Jeudi, le lobby automobile a par ailleurs de nouveau réclamé à l’Union européenne de la « flexibilité » dans la politique menée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les constructeurs européens s’opposent aux éventuelles amendes que pourrait leur infliger l’UE en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions en 2025.
En difficulté, l’industrie automobile européenne peine à écouler des voitures électriques et demande des mesures d’accompagnement plutôt que des sanctions financières.
Dans un entretien accordé à l’AFP, la directrice générale du lobby automobile européen, Sigrid de Vries, évoque un risque « existentiel » pour l’industrie, alors que plusieurs constructeurs ont annoncé des suppressions d’emplois en Europe.
Le marché des voitures électriques ne « se développe pas comme il le devrait ». L’UE « ne peut pas se contenter d’avoir des objectifs sur le papier et d’être très rigide. Il faut s’adapter aux conditions du monde réel », plaide-t-elle.
Ursula von der Leyen a promis de lancer dans les semaines qui viennent une concertation avec le secteur.
Les ONG environnementales redoutent de leur côté un détricotage des mesures du Pacte vert (« Green Deal »), adopté pendant le précédent mandat.
Le Français Stéphane Séjourné, commissaire européen à la Stratégie industrielle, s’est rendu jeudi à un sommet de l’automobile à Stuttgart en Allemagne, promettant un plan pour « sauver la filière » et « booster la demande européenne de voitures propres ».
De premières mesures pourraient être annoncées fin février afin de soutenir les achats de voitures électriques pour les flottes d’entreprises ou tenter de sécuriser les chaînes d’approvisionnement en matières premières et métaux rares.
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