Au contact des humains, ce nuisible peut provoquer, par ses poils, des réactions allergiques et des problèmes respiratoires. Les dangers sont encore plus élevés pour les animaux.
Un nuisible aux gants de soie. À la faveur des beaux jours et des températures printanières, il n’est pas rare d’apercevoir dans les jardins et parcs publics des nids à la texture de ce tissu, nichés sur les branches des pins et chênes.
Malgré sa beauté apparente, celui-ci contient probablement des chenilles processionnaires, qui représentent un réel danger sanitaire pour l’homme et les animaux.
Allergies, urticaire et problèmes respiratoires
Classées comme nuisibles depuis un décret publié en avril 2022, la Thaumetopoea processionea (processionnaire du chêne) et la Thaumetopoea pityocampa (processionnaire du pin), pour leur nom scientifique, produisent des poils urticants qui, par contact direct cutané ou par inhalation, peuvent entraîner des réactions allergiques.
« Ca donne beaucoup de démangeaisons, ça peut gêner le sommeil. Le traitement repose sur les antihistaminiques et des dermocorticoïdes« , détaille, auprès de BFMTV, l’allergologue parisien Habib Chabane.
Seulement, en cette saison, ces chenilles d’environ trois centimètres quittent leur nid en procession, d’où leur nom, pour se diriger vers le sol dans lequel elles s’enfouissent pour former une chrysalide, puis se muter en papillon de nuit. C’est lors de ce trajet entre le nid et le sol que le contact avec l’humain est le plus élevé.
« Si elles se sentent en danger, elles vont expulser des poils présents sur l’entièreté de leur corps »; confirmé à notre antenne Alice Samana, animatrice de l’Observatoire des chenilles processionnaires FREDON France.
Pièges
Cependant, en raison des températures anormalement élevées qui ont touché le pays depuis un an, les chenilles processionnaires apparaissent de plus en plus tôt et en plus grand nombre.
Un phénomène observé par les défenseurs de l’environnement dont Daniel Vaugelade, président de l’Union pour la protection de la Boucle de la Moisson, qui assure à BFMTV retirer plusieurs nids de manière quotidienne des arbres de cet espace naturel.
Et les solutions pour se débarrasser du nuisible sont rares. De manière naturelle, il est possible d’installer des nids de mésange, qui sont le prédateur des chenilles. Sinon, des entreprises proposent la pose de pièges en forme de collier étanche autour des troncs d’arbres qui piègent les processions.
« Cette année nous observons une demande beaucoup plus importante que l’année dernière. Nous réalisons en moyenne entre trois et cinq clients chaque jour alors qu’en 2022 on était entre un et trois clients par jour », glisse, à BFMTV, Jérémy Thomas, gérant d’une entreprise spécialisée dans la gestion de nuisibles, qui a également remarqué la présence plus longue dans le temps des nuisibles.
Certains départements, dont le Var, se sont également munis de drones afin de repérer du mieux possible les processions de chenilles.
Attention aux chiens
Afin de se prémunir des effets allergènes des chenilles processionnaires, l’ARS d’Île-de-France recommande à chacun de ne pas s’approcher et ne pas toucher les chenilles, ne pas se promener sous les arbres porteurs de nid, ou encore de porter des vêtements longs en cas de promenade.
Il convient également d’avoir la plus grande attention aux animaux, qui peuvent facilement être au contact voire ingérer les chenilles. « J’ai un berger allemand qui risque de gonfler et d’étouffer », dit, à BFMTV, Lyliane, une habitante des Yvelines, zone où le nuisible est fortement recensé.
A notre antenne en juin dernier, le professeur Patrick Verwaerde, chef du service urgences-soins intensifs de l’hôpital des animaux de compagnie de l’EnvA (École nationale vétérinaire d’Alfort) alertait sur le danger pour les chiens. « ll se peut que le chien perde un bout de langue » en cas d’ingestion, alertait-il.
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