Les conditions de régulation du cormoran en France ont été précisées, ce 24 février 2025, par arrêté ministériel. Un cadre visant à « limiter la prédation sur les piscicultures et les espèces aquatiques protégées ».
Le gouvernement a précisé les conditions de régulation en eaux libres et en piscicultures, par des tirs d’effarouchement ou de destruction, des cormorans, une espèce protégée dont l’impact sur certaines populations de poissons est dénoncé par les pisciculteurs et pêcheurs, dans un arrêté publié au Journal officiel.
En juillet 2024, le Conseil d’État avait annulé l’arrêté du 19 septembre 2022 interdisant la régulation en eaux libres des cormorans. Une décision qui avait suscité une vive colère auprès de la Fédération Nationale de la Pêche en France et de la protection du milieu aquatique (FNPF).
Une mesure de protection des piscicultures
L’arrêté du 24 février 2025 fournit « un cadre rénové dont l’objectif est de limiter la prédation sur les piscicultures et les espèces aquatiques protégées, dans le respect de la réglementation en vigueur pour la protection des espèces », indique le ministère de la Transition écologique dans un communiqué diffusé ce mercredi 26 février.
Dans son article 2, il indique également que des autorisations de tirs d’effarouchement ou de destruction des cormorans peuvent être accordés par arrêté préfectoral « dans les zones de pisciculture en étang (…) et, en dehors de ces zones, sur les cours d’eau (…), les plans d’eau connectés à ces cours d’eau, les fossés et les canaux où la prédation de grands cormorans présente des impacts avérés sur des populations de poissons menacées ».
Les plafonds départementaux de destruction fixés par arrêté préfectoral « ne peuvent excéder 20% de la population de grands cormorans hivernants estimée dans le département lors du dernier recensement national », indique l’article 4. Ce plafond pourra dans certaines circonstances être augmenté, mais sans dépasser les 30%.
« Destruction des nids et des œufs »
Les effarouchements et les tirs peuvent être effectués pendant toute la période de chasse, en journée, et « jusqu’à 100 mètres des rives du cours d’eau, du plan d’eau ou du canal ». Des « opérations exceptionnelles de destruction des nids et des œufs » peuvent également être décidées par les préfets.
Certains départements comme le Calvados, les Côtes-d’Armor, l’Eure, le Finistère, l’Ille-et-Vilaine, la Manche, le Morbihan ou encore la Seine-Maritime sont toutefois exclus de ces mesures, en raison de la présence de la sous-espèce de cormoran strictement protégée Phalacrocorax carbo carbo.
Le grand cormoran terrestre « Phalacrocorax carbo sinensis » a lui, selon le ministère, connu une forte augmentation de ses effectifs, avec une population oscillant autour de 100.000 individus hivernants depuis une dizaine d’années.
Très friand de brochets, truites ou ombres communs, sa présence en grand nombre « engendre des dommages pour les pisciculteurs, essentiellement par la consommation des poissons de production, et elle a également un impact sur la biodiversité aquatique, avec un risque d’impact sur certaines espèces piscicoles déjà fragilisées », ajoute le communiqué.
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