Une espèce de poisson invasive prolifère en mer Méditerranée et inquiète des chercheurs croates, auteurs d’une étude. Habitués des eaux tropicales et équatoriales, les poissons-ballons, ou poissons-globe, possèdent un venin toxique et menacent la biodiversité.
Une espèce invasive qui inquiète. Le poisson-ballon se répand dans la mer Méditerranée et préoccupe des scientifiques qui redoutent que l’animal bouleverse la biodiversité marine, rapporte le journal scientifique Acta Ichthyologica et Piscatoria fin mars.
Espèce invasive et toxique, le poisson-ballon, aussi appelé poisson-globe, ou de son nom latin Lagocephalus sceleratus, est un poisson originaire de la mer Rouge qui gagne de plus en plus souvent la Méditerranée via le canal de Suez.
Selon une étude, un poisson-ballon mâle, mesurant 522 mm et pesant 1330 grammes, a été repéré le 13 mai 2024 dans le nord de la mer Adriatique à moins de 20 mètres de profondeur. C’est le quatrième spécimen du genre à avoir été repéré dans ces eaux et le premier aussi au nord.
Ces conclusions proviennent d’une étude menée par des chercheurs de la faculté des sciences naturelles de l’université Juraj Dobrila à Pula, en Croatie, et de l’institut d’océanographie et de la pêche à Split, également en Croatie.
« Un signe clair de l’expansion de l’espèce »
Observé en mer Méditerranée pour la première fois en 2003, le poisson-globe s’est depuis répandu massivement loin de ses eaux tropicales et équatoriales habituelles. Il a été vu près des côtes françaises (près de Narbonne), turques, tunisiennes et égyptiennes. En cause, le manque de prédateurs en Méditerranée et un taux de reproduction élevé.
« La présence du Lagocephalus sceleratus dans le nord de l’Adriatique est un signe clair de l’expansion de l’aire de répartition de l’espèce et de ses conséquences écologiques et économiques potentielles », analyse le Dr. Neven Iveša, un des co-auteurs de l’étude.
« Une surveillance proactive et des stratégies de gestion sont importantes pour atténuer son impact sur la biodiversité marine locale, la pêche et la sécurité publique », assure-t-il.
Dangereux pour l’Homme et pour la diversité
De quoi inquiéter les scientifiques. Car des éléments récents montrent que le poisson peut s’avérer dangereux et mordre des êtres humains, au point de causer des amputations des doigts. Le poisson est aussi potentiellement mortel s’il est ingéré, ses organes et sa chair contenant un venin potentiellement mortel.
De plus en plus fréquemment, l’animal se retrouve pris dans les filets de pêche de Méditerranée, endommageant par ailleurs le matériel. De quoi menacer la pêche et la sécurité publique de façon générale.
L’analyse de l’estomac du poisson-globe retrouvé dans le nord de la mer Adriatique révèle par ailleurs la présence d’oursins, de gastéropodes et de mollusques inhabituels. Cette découverte laisse craindre une potentielle perturbation de l’équilibre écologique local.
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