Le petit Ludovic n’avait pas d’antécédents médicaux. Pourtant, en mars dernier, le petit garçon est mort du Covid-19 avant de pouvoir fêter ses 6 ans. Ses parents, Cédric et Magali, mettent en garde et rappellent à BFMTV.com que les enfants ne sont pas épargnés par le Covid-19.
« Beaucoup de gens ont du mal à comprendre que sa disparition est due au Covid-19 ». Les parents du petit Ludovic Dury, eux aussi, ont encore du mal à réaliser que leur fils de 5 ans, qui n’avait pas d’antécédent médical ni de fragilité connue, est mort après avoir contracté le variant Omicron du Covid-19 au mois de mars dernier.
« Tout est arrivé très vite », racontent à BFMTV.com Ludovic et Magali Dury, encore abasourdis par la mort de leur aîné au CHU de Dijon, le 16 mars dernier. « Un petit garçon qui était en pleine forme, qui s’intéressait à tout et était bon élève », selon ses parents.
Le rapport d’autopsie rendu cet été révèle que l’enfant, qui allait fêter ses 6 ans dans une semaine, est mort d' »une atteinte multiviscérale liée au Sars-Cov-2″. Les médecins précisent que l’enfant a été victime d' »une myocardite lympho-histiocytaire aiguë » et qu’il présentait des « lésions pulmonaires » qui pourraient « expliquer un arrêt cardiorespiratoire brutal ».
Très peu de symptômes dans un premier temps
Lorsque le garçonnet est testé positif au Covid-19 (comme le reste de sa famille), quelques jours avant le drame, il semble encore relativement en forme. Le vendredi, il ne présente toujours aucun symptôme. « Ce n’est qu’à partir du dimanche soir qu’il a développé une forte fatigue », se souvient son père, agriculteur dans la petite commune de Merceuil (Côte-d’Or), « il n’avait pas de fièvre mais il n’avait plus faim. Lundi matin pareil, il se traînait, il allait se coucher souvent… »
Le couple décide alors de l’emmener chez le médecin, qui les redirige vers les urgences de l’hôpital de Beaune où des examens (prise de sang, électrocardiogramme) sont réalisés sur l’enfant, trois heures durant. « À ce stade, on nous disait qu’on ne savait pas trop ce qu’il avait, donc nous ne savions pas trop quoi en penser… On nous a renvoyé chez nous avec du paracétamol, donc on a essayé de ne pas s’inquiéter parce qu’on nous disait qu’il n’y avait rien de grave », expliquent les parents.
Mais le mercredi matin, tout bascule. « Sa condition ne s’était pas améliorée mais n’avait pas empiré », racontent ses parents au journal Le Bien Public. Sa mère explique qu’assez tôt ce matin-là (vers 7 heures), Ludovic se lève de lui-même, descend les escaliers comme d’habitude. Puis un quart d’heure plus tard, le couple le découvre allongé sur le ventre sur le tapis du salon où il avait l’habitude de jouer, la tête sur le côté.
Les parents appellent immédiatement le Samu, mais celui-ci ne répond pas. Dans l’urgence, Magali et Cédric Dury décident de prendre la voiture pour se rendre au plus vite à l’hôpital de Beaune. « Au bout de deux minutes, nous avons réussi à avoir le Samu au bout du fil, qui nous a demandé de nous arrêter sur le bord de la route afin de lui faire un massage cardiaque », raconte le père de Ludovic. Mais ni eux, ni les pompiers, ni le Samu, ne parviennent finalement à réanimer l’enfant. Une fois arrivés au centre hospitalier de Dijon, les médecins confirment aux parents la mort de leur fils.
La famille limite désormais ses interactions
Désormais, le couple cherche à savoir pourquoi leur fils, d’apparence en bonne santé, a développé une forme si grave de Covid-19. « Les médecins nous ont dit que c’était bel et bien le Covid, mais qu’ils ne pouvaient pas dire pourquoi son état s’était dégradé de façon si soudaine », affirme sa mère. Des analyses génétiques sont en cours pour tenter d’expliquer ce qui s’est passé, mais les résultats ne devraient être connus que dans quelques mois.
« En tout cas, le Covid ne tue pas que les personnes âgées », tiennent à rappeler les parents du petit Ludovic. « Notre fils n’est pas le seul enfant à être victime du Covid, il y a plusieurs cas connus en France et on n’en parle pas assez », s’insurge le couple de trentenaires, qui redoute désormais d’envoyer son deuxième fils Clément, âgé de 2 ans et demi, à l’école.
« Depuis le début de la crise, on a toujours fait très attention, surtout à protéger les personnes âgées autour de nous, et au final c’est le contraire qui s’est produit », confie Magali Dury, institutrice de profession, qui privilégie désormais l’école à la maison pour son fils, scolarisé en maternelle.
Le couple, qui a accueilli une petite fille en mai dernier, limite désormais ses sorties et les contacts avec l’extérieur, par crainte que leurs deux autres enfants ne soient contaminés par le Covid. « On préfère ne pas prendre de risque, car au final, on ne sait pas s’ils n’ont pas eux aussi une forme de fragilité ou le même risque de développer une forme grave comme leur frère », expliquent encore Cédric et Magali.
En janvier dernier, Olivier Véran rappelait que si « les risques pour un enfant de présenter une forme grave sont très faibles, ils existent ». Depuis le début de la pandémie, 52 enfants de moins de 10 ans sont morts du Covid en France, selon Santé Publique France, sur les plus de 126.000 victimes à l’échelle nationale.
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