Fiat lance une nouvelle Grande Panda en version électrique. Une cousine de la Citroën ë-C3 qui nous avait semblé bien trop limitée sur de nombreux aspects. Sans faire de miracles, Fiat propose un compromis un peu plus acceptable.
La Panda est de retour. Ou plutôt la « Grande Panda » (à prononcer à l’italienne): Fiat lance en effet une nouvelle génération de sa célèbre petite voiture à tout faire… En version plus grande, comme son nom le laisse supposer.
Une nouvelle « Smart Car » de Stellantis
Ce modèle repose sur la plateforme « Smart Car » de Stellantis. Comme nous avons pu déjà la constater sur la dernière Citroën ë-C3 ou sur l’Opel Frontera, cette base technique ne porte pas vraiment bien son nom, puisqu’elle est synonyme de baisse importante de prestations, même sur des versions dites « haut de gamme ». Oubliez le confort moderne (et qui semblait acquis même sur du low-cost), avec l’absence d’accès mains libres ou de régulateur adaptatif, même en option.
Non, ce qui doit être « smart » (intelligent en français) sur ces voitures, c’est justement une certaine rationalité économique en proposant des prix plus abordables, ce qui reste encore à prouver, surtout en électrique. Sur ce point des motorisations, cette plateforme a en effet l’avantage d’être multi-énergies, permettant de proposer les 7 modèles prévus en électrique, mais aussi en hybride et en essence simple.
Une alternative aux plateformes STLA, destinées aux modèles plus haut de gamme chez Stellantis, comme les derniers Peugeot 3008 et 5008 ou l’Opel Grandland.
À noter aussi que Fiat conserve l’ancienne Panda au catalogue, sous l’appellation Pandina (elle est pour le moment encore commercialisée en France sous le nom de Panda Hybrid). Une manière de conserver une offre thermique autour des 15.000 euros avec un modèle plus compact, 3,69 mètres, alors que la Grande Panda fait 30 centimètres de plus, à près de 4 mètres.
Une Grande Panda néo-rétro séduisante
Au premier regard, cette Grande Panda fait vraiment bonne figure. Elle reprend en effet la forme générale de la première génération des années 80 signée Giugiaro, plus cubique que ses successeurs.
Une sorte de version néo-rétro qu’on doit notamment au Français François Leboine, à l’origine du prototype qui a donné l’idée à Renault de relancer la R5, avant de rejoindre Fiat.

Et le résultat est une franche réussite, avec plein de détails qui font mouche sur cette silhouette de mini-SUV: une signature lumineuse qui reprend un motif de pixels à l’avant et avec un aspect plus moderne à l’arrière, le logo Fiat à quatre bandes qui fait son retour à de nombreux endroits et le nom Panda gravé dans le bas des portières et en logo 3D sur le coffre.

Un coffre qui vous lance même un petit « Ciao » avant de le refermer: produite en Serbie, cette Grande Panda joue ainsi clairement la carte des références à l’Italie, n’en déplaise au gouvernement de Giorgia Meloni qui était parti en guerre contre les petits drapeaux des dernières 600 et Topolino.

Autre différence notable avec les Opel Frontera et Citroën ë-C3, un câble de recharge lente directement disponible depuis la face avant, avec un enrouleur mécanique comme un aspirateur (ce qui manque notamment aux Citroën AMI et Mobilize Duo). Fiat conserve le port latéral pour les charges rapides jusqu’à 100 kW, mais cette configuration pourrait se révéler bien pratique à l’usage.

Sous le charme aussi à l’intérieur
L’intérieur fait aussi son petit effet, avec une belle association de couleurs et un aspect d’ensemble plus réussi que chez ses cousines chez Citroën ou Opel.
Petite originalité: au-dessus de la boite à gants, un peu de rangement supplémentaire en fibre de bambou. Du bambou dans une Panda… Il fallait y penser!

Comme chez Citroën, deux niveaux de finition: une version de base « (Red) », mais qui en offre bien plus que la très dépouillée finition « You » de la ë-C3. Pas d’écran tactile par exemple dans la française, qui démarre ses tarifs hors bonus à 21.300 euros.
Chez Fiat, il faut compter au minimum 24.900 euros. Un surcoût non-négligeable de 3.600 euros qui s’explique donc par ces différences d’options de série, le charme des petits détails et un meilleur niveau de finition sur l’italienne.

Nous avons testé cette Grande Panda en électrique dans le deuxième niveau de finition « La Prima ». Comme la finition « Max » de la Citroën ë-C3, cette version fait aussi beaucoup de compromis. On oubliera ainsi le confort moderne d’un accès mains libres ou d’un régulateur adaptatif. Plus choquant, toujours pas d’affichage de la consommation électrique qui doit arriver via une mise à jour (comme chez Citroën depuis juin et les premiers essais presse…).
Heureusement, l’écran des compteurs est bien plus réussi et complet que chez Citroën: c’est bête, mais sur la Grande Panda il a par exemple le mérite d’afficher en permanence la température extérieure… Un élément basique tout simplement zappé par Citroën qui ne l’affiche qu’avec le kilométrage total du véhicule dans les menus.
Sur la route, les défauts du « low-cost » électrique
Au volant, la Grande Panda se montre agréable avec une direction assez souple, mais qui reste précise. Le véhicule reste plutôt confortable, à tel point qu’on peut penser qu’il récupère les suspensions à butée hydraulique de la ë-C3. Ce n’est a priori pas le cas, mais le résultat reste assez convaincant pour en avoir douté.
On reste sur la même configuration que la ë-C3, avec un moteur électrique de 113 chevaux (83kW) associé à une batterie LFP 44 kWh. Un moteur qui se montre assez dynamique et qu’on aimerait brider avec un mode « éco » vu l’autonomie qui fond comme neige au soleil.

D’après nos calculs (car, au risque de se répéter, la conso n’est pas affichée), notre Grande Panda aurait affiché 21,5kWH aux 100 kilomètres lors de notre essai. Une valeur assez élevée, mais qui n’a rien non plus d’exceptionnel par temps froid et avec un parcours mixte avec un peu de voies rapides et de routes de montagne.
Sauf que, comme chez Citroën, la perte d’autonomie peut faire peur: 180 kilomètres d’autonomie affichée en moins après avoir parcouru seulement 84 kilomètres. On peut donc affirmer sans trop de craintes qu’il faut prendre vraiment avec des pincettes l’autonomie (très) théorique de 320 kilomètres.
Des prix encore assez élevés en électrique
En finition de base « La Prima », cette Grande Panda démarre donc à 24.900 euros, hors bonus.
Comme chez Citroën, des voitures électriques qui peuvent vous donner largement des envies de retour au thermique, avec une version hybride légère 1,2 litre de 100 chevaux et la boite automatique eDCT6 qui démarre à 18.900 euros. Le tout sans les contraintes de l’électrique low-cost de Stellantis.
Notre Fiat Grande Panda d’essai en finition « La Prima » s’affichait de son côté à 29.100 euros (hors bonus) avec le bleu Lago à 700 euros (le jaune est proposé sans surcoût) et le pack hiver à 500 euros qui a le bon goût d’ajouter les sièges avant et le volant chauffant (assez essentiels vu les performances très limitées du système de climatisation/chauffage).
Il faut aussi compter 300 euros pour disposer d’un chargeur embarqué de 11kW (7kW de série) ou 50 euros pour le kit anticrevaison.
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