La Slovaquie va abattre 350 ours après une série d'attaques sur des humains

Après plusieurs attaques violentes voire même mortelles, le pays a donné son feu vert aux chasseurs, ce mercredi 2 avril, en faveur d’un abattage plus important des ours sur son territoire. Une position gouvernementale qui fait réagir les partisans d’une meilleure protection de la faune sauvage.

Le gouvernement slovaque a approuvé, ce mercredi 2 avril, l’abattage de 350 ours estimant que ces derniers représentaient un danger pour l’Homme. Une décision jugée illégale par les défenseurs de l’environnement et contraire à une directive européenne.

Celle-ci fait suite à plusieurs attaques d’ours sur des personnes, dont la découverte des restes d’un homme dans le centre de la Slovaquie, probablement tué par un ours dimanche dernier.

« Nous ne pouvons pas vivre dans un pays où les gens ont peur d’aller dans les bois », a ainsi déclaré le Premier ministre Robert Fico à la presse.

Le gouvernement de Robert Fico a également déclaré l’état d’urgence dans la plupart des districts slovaques en raison de la présence « indésirable » d’ours.

Un abattage encadré au niveau européen

Le Parlement slovaque avait déjà assoupli les règles relatives à l’abattage des ours en mai 2024, en autorisant des dérogations à l’interdiction dans plusieurs districts. Mais le pays doit aujourd’hui respecter une directive européenne qui n’autorise l’abattage que des ours causant des dommages aux biens ou attaquant des personnes, et seulement s’il n’y a pas d’autre solution.

En 2024, 93 ours au total ont été abattus dans ce pays de 5,4 millions d’habitants, tandis que 36 sont morts dans des accidents de voiture, selon le quotidien Dennik N. Cependant, des journalistes du Centre de recherche Jan Kuciak (ICJK) ont fait valoir que les chasseurs n’avaient probablement jamais tué d’ours ayant attaqué des personnes, sur la base d’une étude de 50 cas datant de 2024.

Plus de 1.300 ours sur le territoire slovaque

Le ministre de l’Environnement, Tomas Taraba, a souligné, ce mercredi, qu’il y avait plus de 1.300 ours en Slovaquie, et que 800 était un « nombre suffisant », car la population continue de croître.

Les défenseurs de l’environnement ont, quant à eux, critiqué le gouvernement en affirmant que la décision était contraire aux obligations internationales et que le ministère de l’Environnement avait sciemment enfreint la loi. Ils ont appelé le ministère à enseigner plutôt aux gens comment rester en sécurité dans la nature.

« Au lieu de solutions inefficaces, nous devons renforcer la prévention, l’éducation, l’enlèvement des ordures, la réglementation de l’appâtage du gibier ou l’information du public sur les déplacements sûrs dans la nature », a déclaré la Fondation Aevis sur Facebook.

Chez les voisins, le cas roumain

Face à la surpopulation et la hausse des incidents, la Roumanie, qui compte 8.000 bêtes, selon des estimations du gouvernement, la plus large population en Europe hors Russie, a également autorisé l’an dernier l’abattage de près de 500 ours, malgré les critiques des défenseurs des animaux et la directive européenne.

De la Scandinavie aux Abruzzes italiens, en passant par les Carpates, l’Europe compte désormais quelque 18.000 ours bruns, principalement en montagne. Chasse et capture sont bannies ou strictement limitées dans la plupart des pays. Protégés, ces grands prédateurs figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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