Les exportations automobiles chinoises ont représenté 4,91 millions d’unités l’an dernier, devant le Japon à 4,42 millions.
Grâce à son armada de fabricants de véhicules électriques, la Chine a bien détrôné l’an dernier le Japon comme premier exportateur automobile mondial, ont confirmé des données publiées mercredi par l’Association japonaise des constructeurs automobiles (Jama).
Un véhicule exporté sur trois était électrique
Les constructeurs nippons ont exporté 4,42 millions de voitures, camions et bus en 2023 (+16%), selon la Jama.
Les exportations automobiles chinoises ont quant à elles représenté 4,91 millions d’unités l’an dernier (+57,9%) selon l’Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), voire 5,22 millions d’unités d’après les douanes chinoises (+57%), selon des données publiées plus tôt ce mois-ci.
Un véhicule exporté de Chine sur trois était électrique (1,77 million d’unités, +67,1% sur un an), toujours selon les douanes du pays.
Le Japon était le premier exportateur automobile mondial depuis 2017, et la perte de son titre l’an dernier au profit de la Chine était annoncée depuis longtemps.
Le Japon, davantage présent hors de ses terres
L’importance de ce basculement est toutefois à relativiser, car les constructeurs japonais produisent deux fois plus de véhicules dans leurs usines à l’étranger (17 millions d’unités en 2022) que dans l’archipel nippon. Alors que les constructeurs chinois, eux, ont encore peu d’usines à l’étranger. A l’image du numéro un BYD, qui vient de démarrer le chantier de son usine en Hongrie, avec un début de production prévu pour 2027.
Pour la quatrième année consécutive, le géant japonais Toyota est resté l’an dernier le premier constructeur automobile mondial en termes de ventes en volume, en signant même un nouveau record historique (11,2 millions de véhicules écoulés), selon des chiffres publiés mardi.
Mais l’ascension fulgurante des constructeurs chinois inquiète, au Japon – où les constructeurs locaux sont en retard dans le 100% électrique – comme dans les pays occidentaux.
Accusations de concurrence déloyale
La Commission européenne a ouvert en septembre dernier une enquête sur des subventions présumées illégales de Pékin aux constructeurs électriques chinois, accusés de concurrence déloyale par l’industrie automobile européenne.
L’envolée spectaculaire des exportations automobiles chinoises « mène à des tensions commerciales » qui rappellent celles des pays occidentaux avec le Japon dans les années 1980, commentait il y a quelques mois l’analyste Christopher Richter de CLSA.
Aussi la situation actuelle de l’industrie automobile chinoise n’est pas tenable à moyen terme, car ses constructeurs seront poussés à produire massivement dans leurs marchés étrangers, comme les Japonais à partir des années 1980, selon lui.
Ruée chinoise vers la Russie
« Il faut veiller à ne pas généraliser et dire que ce ne sont que des marques chinoises qui sont exportées », a toutefois précisé Tu Le, directeur du cabinet d’études chinois Sino Auto Insights dans un récent entretien avec l’AFP.
Tesla dispose ainsi d’une gigantesque usine à Shanghai, qui lui sert non seulement à vendre sur le marché chinois mais aussi à l’export.
« Les constructeurs mondiaux considèrent aussi la Chine comme un hub d’exportation, en raison de la qualité des produits qui y sont fabriqués et des avantages en termes de coûts dont ils disposent (en Chine, NDLR) par rapport à l’Europe ou les Etats-Unis », a estimé Tu Le.
La Russie et le Mexique étaient les deux premiers marchés à l’export pour l’industrie automobile chinoise en 2023, alors que la plupart de ses exportations de véhicules électrifiés concernaient l’Europe et l’Asie du Sud-Est.
Les exportations de véhicules chinois vers la Russie ont explosé depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou en 2022, tandis que les sanctions internationales contre la Russie ont poussé les constructeurs occidentaux et japonais à renoncer à cet important marché.
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