face à la fin d'Angell, des clients "urbains" désabusés

Quelques jours après l’annonce de la fin d’Angell, les clients de la start-up qui se voulait « révolutionnaire » se retrouvent souvent sans solution. Un chaos de plus pour une marque qui n’a jamais convaincu.

Quel avenir pour Angell? Après l’annonce par son fondateur, l’entrepreneur Marc Simoncini, de la future liquidation judiciaire de la start-up, les clients sont laissés sans véritables solutions. Quelques solutions peuvent être activées chez certains revendeurs, et des offres de reprises sont disponibles chez d’autres marques.

Pour autant, ils sont plusieurs milliers de clients à avoir accepté de rejoindre une aventure « made in France » en 2019, souhaitant participer à ce qui était décrit comme « une révolution ». Presque six ans plus tard, alors que l’aventure s’arrête, Tech&Co est allé à la rencontre de ceux qui ont parfois dépensé plus de 3.000 euros pour s’offrir le vélo « de rêve ».

Des problèmes historiques de conception

« Quand j’ai entendu parler d’Angell, on m’avait décrit ces vélos comme design et performants, notamment pour aller au travail avec un certain style, » se souvient Christian, qui travaille à La Défense.

« J’ai surtout payé les pots cassés. »

Les pots cassés, ce sont les problèmes de conception et de logiciel dont a été victime la première génération de vélos Angell. Batterie qui se déconnecte pendant une balade, problèmes de livraisons, des accessoires tous propriétaires empêchant un véritable entretien à la maison, une application souffrant de nombreux bugs… Les problèmes pourraient tenir sur plusieurs tomes.

« Le problème d’Angell, c’est que c’est une start-up qui pensait pouvoir concevoir des vélos comme n’importe quel objet, le design a primé sur tout le reste, » raconte Julien, un des premiers acheteurs du vélo, charmé par les premiers concepts futuristes qui ne reflétaient finalement pas le produit final.

« J’ai voulu lui donner une chance car je voulais participer à une sorte de mouvement. »

Une fois le vélo entre les mains, les problèmes commencent: pour lui, ce n’est pas un problème de déconnexion de la batterie, mais une batterie qui s’enlève avec beaucoup de difficulté. « Je devais parfois forcer plusieurs minutes pour la sortir, on sentait bien qu’il y avait un problème de finition. » Il finit par renvoyer son modèle et attend de voir ce qu’il en est, avant de craquer pour un modèle de seconde génération plus fiable.

La partie logiciel aussi est compliquée: outre un écran sur le cadre qui manque d’élégance, il faut aussi composer avec des bugs à n’en plus finir. « Ça n’a jamais vraiment fonctionné, » explique Christian, « mais on faisait avec. »

La fierté d’un vélo design

Car une fois sur la route, et si tout fonctionnait comme prévu, tous les témoignages recueillis par Tech&Co soutiennent que la conduite est agréable, couplée à un poids plutôt tenu par rapport à d’autres vélos électriques traditionnels: 16 kilos batterie incluse. « Il faut se faire au démarrage, puisqu’il faut déjà activer la pédale pour ensuite recevoir l’aide, mais c’est ça qui fait le charme de la conduite, » insiste Julie, qui se sert encore aujourd’hui de son vélo de première génération, et ce, malgré le rappel.

« Ca a mis un certain temps avant de vraiment bien marcher, mais aujourd’hui, les très gros bugs ont été corrigés, » explique-t-elle, « on avait un vélo vraiment beau et agréable à utiliser au quotidien. »

« Je me suis plusieurs fois fait arrêter en pleine rue pour qu’on admire mon vélo, » confie fièrement Renaud, journaliste dans un grand quotidien, « il y a un côté satisfaisant. » Il dispose de son côté d’un modèle de dernière génération, aux finitions plus satisfaisantes et premium.

Avec la fin prématurée de l’aventure Angell, ces clients parfois précurseurs vont-ils remettre la main au porte-monnaie et repartir sur une nouvelle start-up créant des vélos? « Peut-être, mais cela dépendra vraiment de la proposition, » répond Christian, pour qui le « fabriqué en France » est un argument de poids.

Pour Julie et Julien, pas de doute, tant que leur vélo Angell fonctionnera, ils l’utiliseront, avant de partir sur des marques plus classiques comme Decathlon ou Canyon: « Je perdrai le design raffiné de mon vélo pour une solution plus consensuelle et rassurante pour le SAV et les pièces de rechange, » précise Julien.

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