Kia lance son EV3, un SUV compact 100% électrique, qui propose beaucoup de places à bord, un bon coffre et une version longue autonomie avec plus de 600 km.
Des voitures électriques encore trop chères, trop petites et avec une autonomie insuffisante… et si c’était (bientôt) fini? Le Kia EV3 fait partie de cette nouvelle vague de véhicules zéro émission, offrant sur le papier un meilleur compromis entre efficience, polyvalence et tarifs à l’achat. Promesses tenues?
10 ans de voitures électriques chez Kia
Cet EV3 représente en effet la nouvelle génération de voitures électriques de Kia, sur la plateforme dédiée e-GMP, partagée avec sa marque sœur Hyundai. Une gamme inaugurée par le crossover EV6 en 2021 et suivi par le SUV géant EV9 lancé fin 2023.
Historiquement, Kia a désormais un recul de 10 ans sur ce marché du 100% électrique, avec son e-Soul lancé en 2014 en alternative aux versions thermiques.
L’ EV3, ou l’EV9 miniature
L’EV3 se présente ainsi comme une version taille réduite de l’EV9. Ou plutôt « taille compatible avec l’Europe », ce SUV géant est en effet plutôt destiné à l’Amérique du Nord et à l’Asie, mais Kia a tenu à le commercialiser tout de même dans nos contrées en tant que nouveau porte-étendard de la marque. Une manière en effet de montrer son savoir-faire dans le haut de gamme et d’aller chatouiller quelques marques premium sur l’un de leurs terrains de jeu.
De 5 mètres de long pour l’EV9, on passe ainsi à un SUV compact de 4,30 mètres. Un format qui se veut ainsi bien plus rationnel, pratique mais aussi abordable, du moins selon les versions.
On découvre un design assez moderne, qui reprend quelques codes de l’EV9 avec notamment cette calandre pleine, typique des électrique et une signature lumineuse assez originale, à l’avant mais surtout à l’arrière et dans notre finition GT-Line qui prolonge le bandeau de feux sur le coffre.
Et comme sur son très grand frère l’EV9, si l’allure peut paraitre assez massive, l’aérodynamique a été assez travaillée pour optimiser l’autonomie. Ce qu’on retrouve aussi au niveau des poignées de portes affleurantes à la carrosserie.
Un design plutôt agréable à l’œil, avec ce joli vert pastel sur notre modèle d’essai, une teinte qui change beaucoup selon la luminosité et une des quatre nouvelles couleurs introduites sur ce modèle par Kia.
Un intérieur séduisant
Première chose qu’on remarque en entrant dans cet EV3 c’est le sentiment d’espace: c’est en effet une des vertus de l’électrique, avec un espace à bord optimisé.
L’EV3 est ainsi près de 20 centimètres plus court qu’un Sportage dans sa longueur totale, mais dispose du même empattement, l’espace entre les roues avant et arrière à 2,68 mètres.
La console centrale peut s’étendre vers l’avant avec une petite tablette qui permettra de poser un PC ou son déjeuner pendant une pause recharge ou tout autre arrêt. Le tout avec des surfaces plastiques peu salissantes, loin du « piano black » qui est souvent proposé sur les modèles récents et qui a la fâcheuse tendance à laisser des traces de doigt ou à mal résister aux rayures.
Le poste de conduite reprend l’architecture globale de l’EV9 avec, de série, le trio d’écrans: un pour les compteurs de 12 pouces, un tactile du même format pour l’infodivertissement et, entre les deux, un petit écran 5 pouces des réglages de climatisation.
Un petit moniteur partiellement caché par le volant et pas forcément pratique à l’usage, mais qui permet tout de même de lancer rapidement une fonction essentielle comme le désembuage. Heureusement des touches de raccourcis physiques sous l’écran tactile permettent d’activer facilement la ventilation en ajustant facilement l’intensité du flux d’air et la température souhaitée.
D’autres touches, tactiles cette fois-ci, permettent d’accéder rapidement au menu principal, à la carte du GPS ou encore aux médias. Comme sur le volant, on retrouve aussi une petite touche avec un symbole d’étoile pour accéder à la fonction de son choix parmi une sélection, plutôt bien vu.
Point désormais essentiel: on dispose également d’Android Auto et du Carplay sans fil. Un EV3 qui se montre ainsi particulièrement techno avec deux ports USB type C à l’avant et deux placés judicieusement sur les côtés des sièges avant, permettant aux passagers arrière de pouvoir s’y brancher facilement.
A l’arrière, on dispose aussi d’un bel espace aux jambes, pas forcément à la tête avec ce toit qui plonge en pente douce.
Côté coffre, on reste complètement sur cette volonté de proposer un modèle compact, mais familial, avec un volume de 460 litres, complété par un frunk à l’avant de 25 litres qui sera idéal pour ranger un câble de recharge.
L’écran tactile offre une bonne réactivité et une définition assez détaillée. Kia introduit également un planificateur d’itinéraire avancé qui va prendre en compte l’autonomie du véhicule en temps réel pour calculer des arrêts à des bornes optimisés sur un long trajet. De quoi se passer de l’usage d’une application tierce pour préparer son voyage, ce qui est encore le cas pour de nombreux utilisateurs de voitures électriques.
Via des mises à jour régulières, la marque coréenne va aussi bientôt proposer d’autres services pour s’occuper à l’arrêt, comme des services de streaming ou de jeux vidéo. Une tentative intéressante de proposer une offre de divertissements façon Tesla, mais qui sera forcément limitée par la taille de l’écran, un peu comme chez BMW.
Nous n’avons malheureusement pas pu tester l’application Kia qui permettra au smartphone d’être utilisé comme une clé digitale, avec la possibilité de le partager entre 7 utilisateurs et de paramétrer des horaires d’utilisation et l’accès ou non à certaines fonctions.
Au volant de la version avec plus de 600 kilomètres d’autonomie
Sur notre essai d’un peu plus de 250 kilomètres sur les petites routes et voies rapides autour de Lisbonne, nous avons trouvé cet EV3 particulièrement confortable, mais également dynamique. Rien d’exceptionnel du côté des performances, avec un 0 à 100km/h annoncé en 7,5 secondes, mais le véhicule offre ainsi un bon compromis et encaisse particulièrement bien les défauts de la chaussée.
Nous testions la version équipée d’une batterie de 81kWh avec une autonomie annoncée de 605 kilomètres. Lors de notre essai, notre consommation a été relevée en moyenne à 17kWh aux 100, ce qui donnerait près de 475 kilomètres d’autonomie réelle. Un score qu’on pourra largement améliorer en conduite urbaine.
Avec le même moteur de 204 chevaux positionné à l’avant, une batterie d’une capacité inférieure, 58 kWh et 436 kmlomètres d’autonomie théorique, est proposée en alternative, avec l’intérêt de proposer un prix d’entrée de gamme intéressant et un usage qui pourra rester polyvalent.
Ces deux batteries proposent une architecture 400 volts, alors que jusqu’ici la gamme « EV » chez Kia reposait sur du 800 volts. Encore une fois l’idée reste de baisser les coûts et les temps de charge restent dans la moyenne actuelle. Sur de longs trajets, et la charge en courant continu, il faudra compter 30 minutes pour passer de 10 à 80% avec des puissances de 102 kW pour la batterie standard et de 125 kW sur la grande autonomie.
En courant alternatif, on pourra charger à 7,4 kW en monophasé et jusqu’à 11 kW en triphasé.
On notera aussi la personnalisation très poussée du freinage régénératif avec des palettes au volant pour l’ajuster sur trois niveaux. Un appui long permet d’activer une fonction « i-pedal », la dénomination de Kia pour ce qu’on appelle plus couramment le « one pedal » soit l’usage unique de la pédale d’accélérateur. Lorsqu’on la relâche la récupération d’énergie freine assez fort pour amener le véhicule jusqu’à un arrêt complet.
La pompe à chaleur est aussi proposée en option, toujours dans cette optique de rester sur des tarifs abordables pour ceux qui n’en auraient tout simplement pas besoin. Cet équipement, qui permet tout de même d’optimiser la consommation du chauffage l’hiver, est proposé en pack à 1.550 euros avec la recharge bi-directionnelle (comme sur la dernière R5, la possibilité de redonner de l’électricité au réseau avec la norme V2G (« vehicle to grid ») ou à sa maison avec le V2H (« vehicle to home »)
Notre version haut de gamme GT-Line comprenait en complément la quasi-totalité des options, qu’on pourra choisir ainsi selon ses envies et selon son budget. Le catalogue reste ainsi varié et permettra d’ajouter de l’affichage tête haute ou les sièges chauffants et ventilés.
De série, on disposera tout de même déjà d’un régulateur adaptatif, de la caméra de recul avec radars avant et arrière, de la climatisation automatique bi-zone ou encore de l’ouverture et démarrage sans clé.
A partir de 36.000 euros… mais sans bonus
Kia mise beaucoup sur cet EV3 pour se relancer dans l’électrique. Dans cette année 2024 assez compliquée et la perte du bonus écologique pour les voitures produites hors d’Europe, sa part de ventes sur cette motorisation est inférieure à la moyenne du marché. En 2025, Kia vise de doubler sa part actuelle, à 25% de ses ventes en France et un EV3 qui doit représenter la moitié de ces ventes zéro émission.
Notre modèle d’essai est loin d’être abordable, mais en finition haut de gamme et de nombreuses options, il représente un cas extrême, mais pratique pour découvrir toutes les fonctions proposées. Notre version grande autonomie GT-Line démarre ainsi à 46.000 euros, mais en ajoutant la couleur et les différents packs d’options on arrive à une notre finale de 52.000 euros.
L’autonomie longue devrait tout de même représenter 60% des ventes, prévoit Kia, avec l’EV3 qui démarre alors à 41.000 euros.
C’est 5.000 euros de plus que le prix de départ de la version autonomie standard qui débute à 36.000 euros.
Un prix cohérent face à des concurrents comme les Renault Mégane E-Tech, même si polyvalence de l’EV3 peut amener à le comparer à un Scénic, ou le Volvo EX30.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.