Avec une longueur de 3,82 mètres de long (10 cm de moins que la nouvelle R5), le Hyundai Inster joue la carte du SUV très compact.

La marque coréenne lance une proposition assez originale de petite citadine-SUV 100% électrique. Un mini gabarit pour des performances et des équipements dignes des segments supérieurs. Les versions d’entrée de gamme offrent un compromis séduisant, à partir de 23.000 euros bonus déduit.

C’est une drôle de petite voiture qui veut se faire une place dans la bataille de l’électrique. Le Hyundai Inster se présente en effet comme un mélange de citadine, avec une longueur de moins de 4 mètres, et de SUV, avec une position de conduite haute et un espace important à bord au regard de ce format si compact.

Le tout dans un design tout en rondeur qui peut faire son charme et avec des équipements très complets. Surtout dans notre modèle d’essai, avec une addition certes salée à la fin, mais qui ne doit pas faire oublier des versions d’entrée de gamme qui semblent offrir un compromis intéressant dans le contexte actuel.

Succès (quasi) obligatoire pour l’Inster

La bonne bouille de l’Inster pourrait en effet faire oublier l’importance de ce véhicule pour Hyundai en Europe. En 2025, le durcissement des normes CO2 impose en effet aux constructeurs de fortement augmenter leurs ventes de voitures 100% électrique, sous peine de lourdes amendes.

Pour la marque coréenne cette année, il faut passer du simple au double des ventes 2024. Concrètement: vendre 5.000 Inster permettra d’assurer 70% de cet objectif. Le reste pouvant être couvert par le reste de la gamme zéro émission: le Kona électrique, les Ioniq 5, 6 et bientôt 9.

Avec une longueur de 3,82 mètres de long (10 cm de moins que la nouvelle R5), le Hyundai Inster joue la carte du SUV très compact. © JB

Cet Inster tombe ainsi au bon moment, ce qui n’est bien sûr pas un hasard. Il s’agit en effet d’une adaptation d’un modèle commercialisé depuis près de 4 ans en Corée du Sud, en version thermique essence. Le « Casper » (son nom sur son marché domestique, incompatible avec le marché allemand, Kasper renvoyant à un guignol ou un bouffon…) se voit donc en quelques sortes rétrofité pour satisfaire les besoins du marché européen en petit véhicule électrique (si possible) abordables.

Pas vraiment d’explications sur cette nouvelle et étrange dénomination d’Inster, qui veut simplement reprendre les sonorités d’intime et d’innovant (en anglais) et la filiation avec le Casper coréen, et non avec le Veloster, tristement sorti de la gamme en 2016.

Une version 4 places défavorisée (sur le papier)

Autre particularité de cet Inster: s’il est produit en Corée du Sud, il peut bien bénéficier du bonus écologique. Une exception pour un véhicule électrique produit hors d’Europe (avec le Mazda MX-30 importé du Japon) grâce à un bilan carbone sur son site de fabrication qui compense le transport et d’autres facteurs (du début à la fin de vie du véhicule) pour le calcul du score environnemental. Score qui détermine l’attribution du bonus écologique et excluait jusqu’ici la quasi totalité des modèles produits hors d’Europe.

Mais, petite subtilité, seule la version 5 places de l’Inster peut bénéficier de ce bonus (de 2.000 euros minimum à 4.000 euros sous conditions de revenus) et non la version 4 places, avec des exigences CO2 relevées (une manière de pénaliser les voitures n’offrant pas 5 places) et inatteignables d’après Hyundai.

Les sièges arrière de notre version 4 places du Hyundai Inster, qui n'a malheureusement pas le droit au bonus dans cette configuration.
Les sièges arrière de notre version 4 places du Hyundai Inster, qui n’a malheureusement pas le droit au bonus dans cette configuration. © JB

Dommage, car c’était notre version à l’essai, mais qui peut finalement laisser penser que cette quatre places peut rester un choix judicieux. Ce qui peut paraître contre-intuitif car, pour plus cher, vous aurez moins de places assises à bord. Une différence du montant du bonus, car les deux versions sont proposées au même prix.

Mais si vous transportez régulièrement une ou deux personnes à l’arrière, le fait de disposer de deux sièges individuels réglables peut réellement apporter un gain en confort par rapport à la banquette fixe et une place du milieu qui offre a priori la rigueur spartiate habituelle.

Un modèle d’essai très bien équipé

Avec un design qui peut faire penser aux « kei cars » japonaises, ce modèle se démarque de la gamme Ioniq avec plus de rondeurs, dans les phares avant ou les feux arrière notamment, tout en conservant la signature lumineuse en pixels.

Le Hyundai Inster adopte des motifs ronds pour les phares et les feux arrière mais conserve la signature en pixels de la gamme Ioniq.
Le Hyundai Inster adopte des motifs ronds pour les phares et les feux arrière mais conserve la signature en pixels de la gamme Ioniq. © JB

Avec ce format très compact, 3,825 mètres de longueur, 1,61 mètre de large et 1,61 mètre de haut, en incluant les barres de toit qui participent au côté baroudeur avec les protections de carrosserie.

À l’intérieur, l’ambiance est assez chaleureuse, avec les sièges motifs pied de poule. Une touche rétro qui contraste bien avec la modernité de la planche de bord. On profite aussi d’une bonne visibilité comme d’une vraie luminosité à bord avec des surfaces vitrées de taille importante.

Les sièges à l'avant offre un bon confort et un sympathique motif pied de poule.
Les sièges à l’avant offre un bon confort et un sympathique motif pied de poule. © JB

Notre modèle d’essai était équipé de la batterie 49kWh offrant 360 kilomètres d’autonomie théorique avec les jantes 17 pouces de la finition Creative, à partir de 29.500 euros (et éligible donc au bonus en version 5 places).

On y a ajouté un pack sécurité à 1.050 euros, qui ajoute de nombreuses aides à la conduite comme l’affichage caméra des angles morts dans l’écran des compteurs ou la caméra 360° avec vue du dessus. Des équipements plus courants sur des segments supérieurs. Et un pack hiver à 990 euros avec une pompe à chaleur (précieuse l’hiver pour le chauffage) et le préconditionnement de la batterie avant une charge rapide.

La caméra 360 avec la vue du dessus sur une petite voiture comme le Hyundai Inster, le grand luxe!
La caméra 360 avec la vue du dessus sur une petite voiture comme le Hyundai Inster, le grand luxe! © JB

En ajoutant la peinture « Tomboy Khaki » à 600 euros, l’addition frôle les 32.000 euros… les prestations haut de gamme justifient ce tarif, mais on peut tout de même faire rapidement baisser la facture en renonçant à un certain luxe, tout en conservant une proposition très correcte.

Notre citadine-SUV est animée par un moteur 85 kW / 115 chevaux, qui nous a offert un bon rapport entre dynamisme et consommation électrique.

Sur la route, ce dynamisme peut parfois un peu trop primer sur le confort, mais l’ensemble reste très correct avec une position de conduite haute agréable et une bonne tenue de route. On peut facilement ajuster le niveau du freinage régénératif avec les palettes au volant, d’un mode roue libre à un mode one-pedal testé (et approuvé).

Notre consommation était de 16,7 kWh aux 100 kilomètres sur notre parcours d’un peu plus de 133 kilomètres dans la ville du Havre et ses alentours, principalement des routes à 80km/h. De quoi donner une autonomie « réelle » (dans nos conditions d’essai) de 290 kilomètres.

La planche de bord du nouveau Hyundai Inster.
La planche de bord du nouveau Hyundai Inster. © JB

Avec son gabarit et le couple de l’électrique, on se déplace avec aisance en ville. Le rayon de braquage, sans être exceptionnel, permet de faire facilement un demi-tour, c’est clairement ce qu’on attend d’une petite voiture comme l’Inster.

Si on peut facilement se perdre dans les menus de l’écran tactile 10 pouces de série, on profite logiquement d’Android Auto/Carplay, pas en sans fil malheureusement. C’est le seul bémol à une bonne ergonomie globale, avec des commandes de climatisation physiques.

Une version d’entrée de gamme bien positionnée

Les compteurs numériques derrière le volant sont plutôt jolis, même si on aurait aimé davantage de personnalisation possibles, sont eux aussi de série. Tout comme: l’accès démarrage mains libres, la caméra de recul, le régulateur adaptatif avec suivi des lignes de la route, le préconditionnement à distance via l’application, un câble de recharge pour prise domestique ou encore un frein de parking électrique avec fonction auto-hold… Cette dotation sur la version de base se montre (sur le papier) très compétitive face à la concurrence.

L'écran des compteurs de série sur le Hyundai Inster.
L’écran des compteurs de série sur le Hyundai Inster. © JB

Sur la version d’entrée de gamme, la batterie passe de 49 à 42 kWh, avec un moteur 71 kW /97 ch, pour une autonomie qui recule de 360 à 327 kilomètres. Un niveau d’autonomie qui se rapproche de la Citroën ë-C3… mais cette dernière s’est montrée bien trop gourmande lors de notre essai récent. Une batterie LFP qui n’aime pas trop le froid, sans doute. Mais surtout de nombreuses concessions en termes d’équipements pour un véhicule qui fait même un recul de prestations par rapport à la précédente génération, qui proposait par exemple un « simple » accès démarrage mains libres.

Face à cette concurrente des chevrons sacrifiés par Stellantis, certes un peu plus grande, l’Inster d’entrée de gamme se révèle ainsi plus abordable que la ë-C3 en finition Max, bien moins équipé. En 5 places, la version de base de l’Inster s’affiche à 23.000 euros, bonus de 2.000 euros déduit, contre 25.800 pour l’ë-C3.

En élargissant les catégories, on peut aussi l’opposer à une Peugeot e-208 (363 kilomètres, 136 chevaux), à partir de 28.000 euros, ou la nouvelle R5, à partir de 26.000 euros en version « autonomie urbaine » (320 kilomètres, 120 chevaux). La Fiat 500e comparable (331 kilomètres, 118 chevaux) s’affiche, elle, au prix délirant de 34.000 euros.

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