Les députés européens ont adopté de justesse, ce mercredi, une loi qui vise à mettre un terme au déclin de la biodiversité et à restaurer les écosystèmes dans l’Union européenne.
Il s’en est fallu de peu. La loi sur la restauration de la nature a été adoptée de justesse ce mercredi, avec 336 voix pour, 300 voix contre et 13 abstentions. À un an des élections européennes, ce texte phare du Pacte vert de l’Union européenne était devenu l’emblème de la bataille politique à venir.
Ce mardi, des militants écologistes s’étaient réunis devant le Parlement européen à Strasbourg, pour défendre l’importance d’adopter une loi contraignante pour préserver la biodiversité. Des agriculteurs s’étaient eux mobilisés pour peser en faveur d’un votre contre le texte.
S’il se veut progressiste en matière environnementale, le texte était en effet loin de faire l’unanimité chez les eurodéputés. Les partis de droite et d’extrême droite y étaient farouchement opposés, arguant que cela pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’agriculture, la pêche ou les énergies renouvelables. « Restaurer la nature ne doit pas signer l’arrêt de mort de toute production économique, industrielle, forestière et agricole en Europe », a martelé l’élue française Anne Sander (PPE), rapporteure du texte en commission Agriculture.
Des mesures contraignantes pour les États
Cette nouvelle loi, proposée mi-2022 par Bruxelles, vise à imposer aux États membres de l’UE des objectifs contraignants de restauration des terres et des espaces marins abîmés par la pollution ou l’exploitation intensive. En somme, il s’agit de « réparer » les écosystèmes abîmés par l’activité humaine.
L’objectif étant de préserver la biodiversité, dans la lignée de l’accord de la COP15, signé à Montréal en décembre 2022.
Chaque État devrait donc désormais prendre des mesures de restauration sur au moins 30 % des écosystèmes terrestres et marins dégradés, d’ici à 2030, puis 60 % d’ici à 2040.
80 % des habitats naturels de l’UE dégradés
Selon Bruxelles, plus de 80 % des habitats naturels dans l’Union européenne, sont dans un état de conservation « mauvais ou médiocre », et jusqu’à 70 % des sols sont en mauvaise santé.
En juin dernier, plus de 3000 scientifiques avaient soutenu la proposition de loi, alertant sur les dangers encourus en matière de sécurité alimentaire. « Des mesures pour restaurer la nature et réduire l’utilisation de produits chimiques agricoles sont nécessaires pour maintenir une production alimentaire durable », avaient-ils formulé d’une même voix.
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