D’après une étude, les fabricants chinois de voitures ciblent les marchés nordiques, riches en véhicules électriques, et les marchés du Sud de l’Europe, plus sensibles aux prix. Les grands marchés comme la France et l’Allemagne semblent difficiles à cibler.
Face à l’essor des véhicules chinois en Europe, l’Union Européenne a décidé, en octobre dernier, d’augmenter les droits de douane pour freiner cette vague. En effet, en 2023, la Chine est devenue le premier exportateur mondial de voitures, avec environ 1,2 million de véhicules électriques vendus à l’international.
Si la part de marché des véhicules chinois (électriques ou thermiques) a atteint 3,6 % en Europe en juillet 2024, les fabricants chinois visent principalement deux types de marchés, comme l’explique une recherche publiée par Matthias Schmidt: les régions nordiques et les pays du Sud de l’Europe.
La Norvège, en tête des parts de marché chinois
D’abord les marchés nordiques, car ils sont plus petits et ont plus de voitures électriques. Les politiques gouvernementales favorisent cette tendance.
La Norvège en est le meilleur exemple. En janvier 2025, le tout-électrique représentait 95,8% des nouvelles immatriculations, un niveau sans équivalent dans le monde. À titre de comparaison, la part de l’électrique en Europe était de 13,6% en 2024, selon le lobby des constructeurs (ACEA).
La Norvège n’a pas imposé de droits de douane sur les véhicules électriques chinois, contrairement à l’Union européenne. Elle se place en première position des pays européens dans lesquels la part de marché est la plus importante en 2024 pour les marques chinoises, avec près de 10% des ventes de voitures neuves chinoises en Norvège en seulement cinq ans, selon les données de la fédération routière du pays (OFV), publiées jeudi.
Le Sud de l’Europe sensible aux prix compétitifs
L’autre cible principale, d’après l’enquête menée par Schmidt Automotive Research, est le marché du Sud de l’Europe, notamment l’Italie et l’Espagne.
Dans cette zone, la part de marché des véhicules chinois atteint 3,4% en 2024. Les consommateurs sont souvent plus sensibles au prix, avec un revenu disponible plus faible qu’en Europe du Nord. Ils sont donc des cibles intéressantes pour les constructeurs chinois qui proposent des prix compétitifs.
Les ventes ne concernent pas uniquement les voitures électriques. En Italie, DR Motors a ainsi atteint 2% de parts de marché dans le secteur de la voiture neuve en 2024, avec quasi exclusivement des modèles compacts à moteur thermique.
La France et l’Allemagne plus compliqués à cibler
Le Royaume-Uni reste également solide, avec une part de marché de 5,4%, bien au-dessus de la moyenne, grâce à une acceptation élevée des modèles asiatiques. En 2024, presque un véhicule neuf sur trois (31,5%) immatriculé au Royaume-Uni provenait d’un fabricant chinois, coréen ou japonais, soit deux fois plus que l’Allemagne, explique l’étude de Schmidt Automotive research. Le Royaume-Uni doit également sa performance à la popularité de la marque MG, propriété de SAIC, qui a représenté trois des quatre modèles de marques chinoises livrés l’année dernière.
Les gros marchés comme la France et l’Allemagne sont en revanche plus difficiles à pénétrer. En France, la part de marché des constructeurs chinois s’élevaità 1,28% au premier semestre 2024. Une part sensiblement équivalente à celle de l’Allemagne.
Les grands constructeurs français et allemands continuent à dominer ces marchés, avec une qualité des réseaux de distribution et un rapport qualité prix qui restent des facteurs déterminants pour les acheteurs. Par ailleurs, pour bénéficier des incitations fiscales en France, un véhicule électrique doit être assemblé en Europe.
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