La présence d’un autocollant aux couleurs du drapeau italien sur la petite citadine électrique est jugée trompeuse par les autorités italiennes car le véhicule n’est pas produit en Italie mais au Maroc.
Le gouvernement italien est décidément très remonté contre le constructeur automobile Stellantis. Après l’avoir menacé de faire venir un concurrent chinois sur le sol italien, ce sont cette fois des véhicules de la marque Fiat (groupe Stellantis) qui ont été saisis par la police financière italienne. Au total ce sont 134 voitures qui ont été bloquées au port de Livourne, lors de leur arrivée sur le territoire italien, indique La Repubblica.
Les voitures en question sont des Topolino, la « microcar » électrique sans permis de la marque italienne conçue sur la plateforme de la Citroën AMI. Vendue moins de 10.000 euros, la petite Fiat est assemblée à l’usine de Kénitra, au Maroc, comme ses cousines de chez Citroën ou de chez Opel (la Rocks-e).
Un petit détail a cependant déclenché l’ire de la présidente du Conseil Giorgia Meloni. On peut en effet voir un petit drapeau italien sur la carrosserie du véhicule au niveau de la poignée d’ouverture.
Un drapeau qui, selon les autorités du pays usurperait la nationalité italienne alors que ce véhicule est arrivé en Toscane sur un cargo en provenance du Maroc.
« Aucune intention trompeuse »
La saisie a eu lieu le mercredi 15 mai dernier et des scellés ont été posés sur les véhicules. Le délit en question serait la vente de produits industriels avec de fausses indications. Selon une loi italienne de 2004, « la commercialisation de produits portant des indications de provenance ou d’origine fausses et trompeuses » constitue un délit. Les voitures sont actuellement en dépôt judiciaire au terminal Leonardo Da Vinci du port toscan.
Du côté de Stellantis, on confirme que les véhicules ont bien été saisis mais on se défend de toute intention de tromperie. La filiale italienne du groupe explique dans La Reppublica que la présence du « petit autocollant aux couleurs du drapeau italien est en totale conformité avec la réglementation, en communiquant de manière transparente le pays de production du Topolino, sans aucune intention trompeuse envers les consommateurs. »
Pour l’entreprise, il s’agissait d’un hommage à la Topolino (« petite souris » en italien) des années 1930, le premier véhicule produit en série en Italie. Or c’est justement cette référence qui est interprétée comme un geste cynique du constructeur de la part du gouvernement de Giorgia Meloni.
Les autorités italiennes ont déjà contraint le groupe de changer le nom de l’Alfa Romeo Milano, un petit SUV produit en Pologne. Suite à la controverse déclenchée par le ministre italien de l’Économie Adolfo Urso, le constructeur l’a rebaptisé Junior en avril dernier.
Si Stellantis plaide la bonne foi, le groupe a de nouveau opté pour l’apaisement. Pour répondre aux préoccupations des autorités italiennes et espérer libérer les 134 unités, Stellantis a décidé de retirer les autocollants de Topolino saisies.
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