Le jeune homme de 22 ans s’est fait enlever une partie du crâne après avoir subi un important traumatisme crânien. Une opération qui lui a sauvé la vie.
Son témoignage a bouleversé les réseaux sociaux et le monde politique. Hedi, 22 ans, gravement blessé lors des émeutes à Marseille dans la nuit du 1er au 2 juillet, a donné une interview au média Konbini News dans laquelle il affirme avoir été passé à tabac et laissé pour mort par des policiers.
Dans cette affaire, quatre policiers ont été mis en examen pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à huit jours. L’un d’eux a donc été placé en détention provisoire.
Sur l’interview vidéo, Hedi parle distinctement et donne sa version des faits, une partie de crâne en moins. « J’ai eu un trauma crânien dû à un tir de flashball », raconte le jeune homme.
Il explique ensuite qu’il a passé près de 24 heures dans le coma, une semaine en réanimation et deux en neurochirurgie. Dans ce service d’un hôpital marseillais, il dit avoir subi trois opérations. Et d’ajouter: « Ils ont été obligés de m’enlever un bout de crâne pour que ça respire, entre guillemets. »
« Faire de la place »
Cette opération s’appelle la craniectomie décompressive, c’est-à-dire enlever une partie de l’os du crâne. « En cas de traumatisme crânien, lorsque le tissu cérébral est abîmé, on peut avoir énormément d’œdèmes. Comme la boîte crânienne n’a pas la possibilité de s’étendre, il faut, pour que le reste du cerveau ne soit pas menacé par cet oedème, faire de la place », a expliqué sur BFMTV Julien Cavanagh, neurologue au « Massachusetts General Hospital ».
De son côté, Laurent Thines, neurochirurgien au CHU de Besançon, a insisté sur notre antenne sur l’importance des traumatismes crâniens causés par un tir de LBD. « Quand vous prenez un tir de LBD dans le crâne, vous avez grosso modo 200 joules, c’est-à-dire la force énergétique d’un parpaing qui tomberait d’un hauteur d’un mètre », a-t-il expliqué.
Lorsque l’œdeme aura diminué, Hedi pourra peut-être se voir reconstituer sa boîte crânienne. « Il y a plusieurs techniques pour reconstituer la boîte crânienne mais il faut plusieurs semaines, si ce n’est pas plusieurs mois. Six semaines minimum, c’est-à-dire qu’il faut que le tissu cérébral qui a tout cet œdème, qui est très gonflé, se réduise, se répare de façon à ce que le tissu cérébral puisse se contenir dans la boîte crânienne », a développé Julien Cavanagh.
Une reconstruction esthétique et sécuritaire
Se présentent alors deux solutions: remettre la partie du crâne si elle n’a pas été endommagée ou poser une prothèse en titane. D’après le neurologue du « Massachusetts General Hospital », la reconstruction est « effectivement l’objectif pour des raisons esthétiques mais aussi de sécurité ».
Il a développé: « Il faut bien comprendre que sur la partie où l’os est manquant, le tissu cérébral est sous la peau. C’est pour cela qu’il se balade avec un casque. »
Pour le spécialiste, « c’est absolument remarquable de voir qu’il est capable de s’exprimer comme ça » moins d’un mois après son hospitalisation. Il s’est donc montré plutôt confiant quant à l’évolution de son état de santé. « À 22 ans, le cerveau humain a parfois des capacités extraordinaires. Je dirais qu’il y a quelques raisons d’être optimiste. »
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