Le prix des voitures neuves a fortement augmenté ces dernières années et les modèles à moins de 20.000 euros se font de plus en plus rares. Mais qui sont ces résistants de la voiture « abordable »?
Des voitures neuves de plus en plus chères et des petits modèles en voie de disparition. L’an dernier, il fallait en effet débourser plus de 35.000 euros pour s’offrir un véhicule fraichement sorti d’usine, un niveau record. Et autant dire que la situation ne s’est pas vraiment améliorée en 2024, avec une inflation qui, certes, ralentit, mais continue à tirer les prix vers le haut.
Un phénomène de long terme
Une tendance de long terme, rappelle Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile:
« Sur ces 15 dernières années, les prix des voitures neuves ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation. Aujourd’hui, on a beaucoup d’automobilistes qui n’ont plus du tout les moyens, ou ne veulent pas mettre autant d’argent, pour acheter une voiture neuve. »
Un contexte lié à la stratégie de la plupart des constructeurs automobiles, avec des nouveaux modèles lancés qui visent à maximiser la rentabilité:
« On a eu aussi ces dernières années, une montée en gamme des constructeurs, qui ont plutôt abandonné le segment des mini-citadines au profit des crossovers et des SUV, qui eux rapportent beaucoup plus en termes de marges », souligne Flavien Neuvy.
Pas vraiment de changement de tendance à l’horizon, avec la baisse du bonus 2024 déjà actée et effective depuis ce début du mois de décembre.
« On reste dans un contexte où la baisse des aides devrait se traduire mécaniquement par une diminution des volumes de ventes, ce qui pourrait aussi pousser les constructeurs à faire des efforts commerciaux avec des remises et promotions. »
Les constructeurs devront en effet écouler davantage de modèles électriques pour respecter les nouvelles normes CO2 en Europe, ce qui pourrait les pousser à une certaine modération sur ces hausses de prix.
En attendant, et sans se concentrer sur le 100% électriques, le constat est simple: il existe de moins en moins de modèles proposés sous les 20.000 euros. BFM Business fait le point.
Citroën C3: le low-cost, surtout en thermique

Chez Citroën, l’année a été marquée par le lancement de la nouvelle C3. Un démarrage de production complexe et des défauts de fiabilité signalés ont quelque peu entâché ce début de carrière très attendu, avec pour la première fois une C3 proposée en version 100% électrique.
Une ë-C3 qui démarre à 23.300 euros, et donc sous les 20.000 euros si on prend en compte le bonus 2024 de 4.000 euros… mais qui vient d’être rabaissé à 2.000 euros pour une majorité de Français.
En 2025, un peu d’espoir toutefois avec la commercialisation d’une ë-C3 équipée d’une batterie de taille inférieure et qui démarrera sous les 20.000 euros hors bonus.
C’est finalement en thermique que cette nouvelle C3 se révèle réellement abordable. Elle démarre tout juste sous les 15.000 euros avec un moteur essence de 100 chevaux.
La version hybride, 100 chevaux aussi, demande un budget bien plus important car elle démarre, elle, au-dessus de ce seuil symbolique des 20.000 euros.
La gamme Dacia, l’exception qui confirme la règle

Si Dacia ne veut plus être présentée comme une marque low-cost, elle reste celle qui offre un des meilleurs rapports qualité-prix du marché.
Toute sa gamme reste ainsi proposée avec au moins une version sous les 20.000 euros.
Comptez 12.500 euros pour une Sandero, 16.000 euros pour sa version Stepway ou encore 19.000 euros pour une Spring 100% électrique.
Même le dernier Duster a tenu à se maintenir sous ce plafond avec une première offre à 19.800 euros. Un modèle qui est alors proposé avec la motorisation Eco-G, la bicarburation essence-GPL, permettant aussi de limiter le coût du véhicule à l’usage.
Service minimum chez Renault et Peugeot

Au sein du groupe Renault, c’est bel et bien Dacia qui joue ce rôle de proposer des modèles abordables. Car du côté de la marque au losange, on reste davantage sur une stratégie de montée en gamme.
La sortie de la Twingo du catalogue cette année ne laisse plus qu’un seul modèle sous les 20.000 euros: la Clio, en finition de base et avec le moteur esence SCe 65 chevaux, à 19.300 euros.
En TCe 90, et donc toujours en essence, mais avec un peu plus de puissance, ou en Eco-G 100, on reste sous les 21.000 euros.
Même son de cloche chez Peugeot, qui ne propose plus vraiment de petit modèle depuis la sortie de la 108 de sa gamme. Seule exception, la 208, avec le moteur essence de 100 chevaux, proposée à partir de 19.020 euros sur le configurateur en ligne.
D’autres exemples chez Toyota, Fiat et Hyundai

S’ils n’ont pas totalement disparu, les modèles neufs à moins de 20.000 euros se font donc plutôt rares: on en trouve un seul par exemple chez Toyota, l’Aygo X à partir de 16.900 euros.
Deux autres marques japonaises se positionnent aussi encore sur ce créneau des petits voitures. Chez Suzuki, on retrouve la Swift, à partir de 17.790 euros, et l’Ignis, son mini SUV, qui démarre à 15.390 euros. Chez Mitsubishi, la petite Space Star s’affiche à partir de 16.490 euros. La Colt, qui reprend la base de la Renault Clio, a malheureusement franchi notre limite financière pour cet article et se retrouve désormais à partir de 20.490 euros.
Du côté des coréens, chez Hyundai, la petite i10 démarre aussi sous ce seuil, avec un prix de départ à 18.050 euros… mais uniquement dans sa version 4 places. La version 5 places démarre de son côté à 20.150 euros car elle aussi associée au plus haut niveau de finition avec donc de nombreux équipements inclus. La i20, de série en 5 places, peut alors faire office de deuxième option, à partir de 19.700 euros.
Cousine de la i10, la Picanto de Kia démarre de son côté tout juste sous les 16.000 euros.
Même prix pour la Fiat Panda. Commercialisée depuis 2011, elle permet à la marque italienne de proposer deux modèles sous les 20.000 euros, avec la Tipo, qui démarre de son côté à 16.900 euros.
Cette Panda devrait être maintenue dans la gamme, sous le nom de Pandina, alors que Fiat s’apprête à lancer une nouvelle génération de sa citadine star, qui reprend l’architecture la dernière Citroën C3 sous le nom de « Grande Panda ».
Où sont les marques chinoises?

On peut enfin s’étonner de ne pas retrouver les marques chinoises. MG (groupe SAIC) est quasi-seule, avec sa MG3 hybride à partir de 19.990 euros.
« Sur les constructeurs chinois, on n’en est qu’au tout début, ils essayent d’installer les marques dans l’esprit des automobilistes, de gagner en notoriété et ils n’arrivent pas encore avec de petites voitures dans leurs gamme », souligne Flavien Neuvy.
Des marques chinoises qui ciblent aussi en général l’électrique, plus cher à l’achat que les motorisations thermiques.
Chez BYD, la Dolphin, concurrente de la Renault Mégane, démarre par exemple à 27.000 euros. Chez Xpeng, au positionnement plus haut de gamme, son SUV G6 vise plutôt à proposer une alternative au Tesla Model Y et démarre à 47.000 euros.
Leapmotor, partenaire de Stellantis, démarre de son côté l’offensive avec un grand écart entre un grand SUV, le C10, à partir de 35.900 euros, et la petite T03, qui démarre elle bien sous les 20.000 euros.
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