Le constructeur chinois, qui a ravi la place de leader de l’électrique à Tesla au dernier trimestre, se fait encore relativement discret en Europe. Même si les contraintes réglementaires s’accumulent, BYD compte bien continuer son offensive.
Ce mercredi matin au hangar Y de Meudon, prisé des constructeurs automobiles qui y dévoilent régulièrement leurs nouveaux modèles à la presse, BYD fait essayer à quelques journalistes son dernier véhicule.
Le « BYD Seal U » est le premier SUV électrique du segment D conçu par BYD pour le marché européen, explique la marque. Sa cible: les familles, avec un prix de base à 41.890 euros. C’est la sixième voiture proposée par le constructeur chinois sur le marché européen. En France, il sera commercialisé d’ici la fin du mois.
BYD élargit sa gamme, mais ses débuts sont encore balbutiants. Seulement 523 de ses voitures ont été vendues en France l’année dernière. Si la conquête du vieux continent prend peut-être un peu plus de temps que prévu et crée des tensions en interne selon le Wall Street Journal, BYD n’a pour autant aucune intention de revoir ses plans. Dans l’Hexagone, il tisse doucement sa toile. Il y compte aujourd’hui 23 points de vente et en vise une centaine d’ici la fin 2025.
« On a de la marge sur la marge »
En attendant que son usine en Hongrie soit opérationnelle, probablement en 2026, BYD s’est fait construire son propre bateau, simplement baptisé « BYD Explorer ». Le cargo a accosté pour la première fois sur les cotes européennes le mois dernier et livrera chaque mois jusqu’à 7000 voitures. Le constructeur dit aussi chercher à construire d’autres usines en Europe et dit discuter actuellement avec plusieurs gouvernements.
Les tentatives politiques de freiner son ascension ne font pas trembler la marque. La fin du bonus écologique en France?
« On la compense, avec des réductions jusqu’à 8500 euros par voitures », nous dit-on.
La probable augmentation des droits de douanes en Europe? « On la compensera aussi », assure-t-on encore dans l’entourage de l’entreprise. « BYD maîtrise 95% de sa chaîne de valeurs, construit ses propres batteries et ne compte que quelques fournisseurs quand des constructeurs classiques en ont une centaine par voiture », nous explique-t-on, avant de continuer: « on a de la marge sur la marge! ».
Objectif: se faire connaître
Une seule chose semble en réalité inquiéter BYD: sa notoriété.
« On ne nous connaît pas en Europe, il faut l’accepter », admet un cadre de l’entreprise.
Pour changer la donne, la marque a sorti les grands moyens: des campagnes télévisées et surtout un partenariat avec le prochain Euro de football, qui se déroulera en Allemagne. Quelques dizaines de millions d’euros investis pour apparaître sur tous les écrans européens pendant un mois cet été. Ce n’est que le début de l’histoire, prévient BYD: « On n’est pas là pour prendre des marchés et pour repartir ».
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