La Commission européenne a lancé une évaluation de la réglementation en vigueur concernant les produits dérivés du phoque dans l’UE. Brigitte Bardot appelle sa présidente, Ursula von der Leyen, à laisser intactes les règles actuelles.
« Je ne demande pas de cadeau pour mes 90 ans mais j’aimerais qu’on ne piétine pas les trop rares avancées obtenues pendant ces décennies de combats! ». Ce vendredi 27 septembre, la veille de son 90e anniversaire, Brigitte Bardot a publié une lettre ouverte destinée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
L’actrice et militante pour la défense des animaux y interpelle Ursula von der Leyen sur la situation des phoques. La Commission européenne, l’une des deux branches exécutives de l’UE, a ouvert en mai une évaluation de la réglementation européenne actuelle sur le commerce des produits dérivés du phoque.
« Quel intérêt de revenir sur ce texte? »
Depuis 2009, la plupart des produits dérivés du phoque sont interdits au commerce dans l’UE pour le bien-être de ces animaux. Plusieurs associations de défense des animaux, comme Peta, dénoncent le « massacre » qu’entraîne la chasse aux phoques: « des individus tirent sur ces êtres sensibles ou leur fracassent le crâne » et « ils agonisent fréquemment sur la banquise, dans la douleur », affirme l’association sur son site. Leur peau ou leur fourrure est ensuite utilisée pour des vêtements ou des sacs par exemple.
Il serait « totalement contradictoire, invraisemblable de remettre en cause l’actuel règlement, moratoire sur le commerce des fourrures de phoques », estime Brigitte Bardot dans sa lettre ce vendredi.
« Quel intérêt de revenir sur ce texte alors qu’il y a tellement d’autres choses à gérer? », demande la présidente de la Fondation Brigitte Bardot.
« Madame la présidente, demain j’aurai 90 ans, je ne peux pas et ne veux pas recommencer encore et toujours ce même combat quand il y en a tant d’autres à mener pour améliorer la condition des animaux en Europe et au-delà! », poursuite l’actrice.
Des associations inquiètes
La Commission européenne a décidé en mai de procéder à une évaluation de la réglementation en vigueur, même si, comme elle l’expliquait dans son appel à contributions, un rapport qu’elle a publié en 2023 a conclu qu’elle « semble efficace » et empêche bien la vente de produits dérivés du phoque interdits dans l’UE.
Mais « certains États membres de l’UE bordant la mer Baltique » se plaignent de ce règlement, selon ce même appel à contributions. Il s’agit de l’Estonie, la Finlande, la Lettonie et la Suède. Ces pays « ont déclaré qu’une population grandissante de phoques causait des dommages aux stocks de poissons et aux engins de pêche » et que la réglementation européenne « a une incidence socio-économique négative sur leurs territoires ».
Sur son site, la Commission européenne explique vouloir surtout déterminer les « conséquences socio-économiques » des règles en vigueur et « leur incidence sur les populations de phoques ». Cette formulation est à l’origine des inquiétudes les associations. L’ONG IFAW souligne ainsi que l’objectif de base de la réglementation était d’harmoniser les règles entre les pays de l’UE et de répondre aux préoccupations des populations concernant le bien-être animal. Elle juge donc que le règlement devrait être « célébré » et « pas évalué », craignant qu’il ne soit assoupli. « Je compte sur vous », déclare aussi Brigitte Bardot à Ursula von der Leyen dans sa lettre: « ne nous décevez pas. »
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